Tous en campagne... Marteau !
Lecteuses, lecteurs,
Ce n’est pas sans émotion que je vous annonce que les Virgules font faire un festival…
Un festival, d’après ce que j’en sais, c’est un endroit avec des tentes, des gens ivres qui fument de la drogue, de la musique, des kebabs, des pieds nus, un magnifique stand indien dans lequel ils font un poulet tandoori à tomber, un parking et de la boue.
Alors évidemment, je me suis dit : est-ce vraiment un endroit pour des Virgules plutôt bien élevées, et qui n’aiment pas spécialement la nourriture exotique ?
Et puis on m’a expliqué que c’était un festival sur internet. Vu que l’interactivité du web n’est pas encore telle que l’on peut être dans la boue et sentir des effluves de cuisine asiatique devant son écran, un festival sur internet cela ressemble plutôt à un concours.
Le principe d’un concours, c’est de gagner, contrairement à ce qu’essaient de nous faire croire certains gaulois olympiques.
Et pour gagner ce festival-concours, il faut avoir plus de vote que les autres.
Alors en fait, un festival sur internet c’est une élection.
Les élections c’est très simple : pour écrabouiller tous les autres candidats à coups de talonnettes gagner la confiance des électeurs, il faut une campagne de qualité (oui, c’est important le grand air), une bonne gueule langue de bois, des copains dans les médias, et un slogan percutant, par exemple : « Marteau ! ».
Il faut aussi éviter les écueils classique genre les photos des Virgules bourrées que les autres candidats pourraient honteusement exploiter, ou bien une Virgule déguisée en « point d’interrogation », ou encore filmée en train de dire « Casse-toi, pauvre con ».
Pendant la campagne, il peut aussi arriver qu’une jeune fille sans le sou mais avec de gros seins fasse des révélations, en pleurant devant une forêt de micros, sur les perversions sexuelles diverses et variées mais terriblement agréables et traumatisantes que lui auraient imposé une Virgule dans la chambre 3 d’un hôtel miteux sur la route de Sainte-Britney-près-l’hospice. Pour s’en sortir, une seule chose à faire : sécher ses larmes de crocodile, et les remplacer par des chaussures et un sac dans le même cuir, avec une jolie liasse de billets, livrée par un slogan assistant percutant.
Ensuite, il faut grimper dans les sondages, ce qui est facile : pratiquer un sport populaire et se faire filmer avec le maillot des plus forts, s’exposer avec sa famille, et montrer qu’on prend soin des vieux.
Quelques promesses genre : je vous filerai 10'000 balles à tous, je réduirais toutes les fractures en particulier les tibia-péroné, je distribuerai à chacune un téléphone portable, un sac à main, et une carte de réduction chez Mango, et à chacun un 4X4 très gros, une télécommande, et toutes les femmes deviendront super belles et monstrueusement bonnes au lit et partout ailleurs.
Et toujours conclure avec la promesse ultime : je tiendrai mes promesses.
Enfin, mieux vaut tenir un carnet de campagne, une sorte de journal intime. On ne sait jamais, le livre qui en serait tiré pourrait être le best-seller de l’été, si été il y a.
Avec tout ça, normalement, la victoire est assurée. Donc finalement, pas besoin de voter pour les Virgules ici.
Enfin, vous faîtes comme vous voulez, on est dans un pays plus ou moins libre, mais si vous ne votez pas, et ne faîtes pas voter 1871 personnes, ici (catégorie Fictions/romans), il paraît que sur plusieurs générations vous aurez en permanence dans la tête l'intégrale du dernier album d'Arielle Dombasle qui tourne en boucle, et que votre télé sera en panne tous les jours sauf le 29 février entre 3h15 et 4h40…
Mais bon, c’est vous qui voyez…
Allez plantez le clou ici (catégorie Fictions/romans) : « Marteau ! »
« Virgule » racoleuse, par arpenteur, à la campagne depuis 1971
(c)photo arpenteur2006 - transcanadien
PS : Vote ou pas vote, surtout merci de toujours venir par ici, jamais je n'aurais cru que les Virgules feraient un si long voyage, et si les mots continuent à marcher, c'est grâce à vous...