Z...Obwald
Tout le monde (enfin, dans notre petit micro-monde helvético romand, donc pas grand monde, finalement), connaît le beau Josef à la pipe.
Mais oui, celui qui s’est rasé la moustache car il ressemblait trop au Petit père des peuples, et qui a déménagé à Obwald pour profiter du climat, et de la douceur de vivre de l’Urschweiz.
Celui au sourire dégoulinant de miel trop sucré, qui se promène dans les rues de sa nouvelle patrie en réussissant tout juste à sourire jaune pâle sous les quolibets en Schwitzertütsch qu’il ne comprend pas.
Réussir à sourire est là le résultat de dizaines d’années d’expérience, qui lui ont appris l’art politicard de commencer toujours ses phrases par « les femmes et les hommes de ce pays », « les électrices et les électeurs », et autres féminismes trop voyants pour être honnêtes, et de toujours porter la chemise ouverte pour se démarquer des cravatés dans l’espoir d’être élu par ceux qui ne portent pas de cravate.
Le voilà donc installé chez les Waldstätten, qui ne sont pas ravis du cadeau. On le serait à moins. Imagine qu’un quelconque Hans-Peter de Thurgovie vienne s’installer chez toi pour contester une décision prise démocratiquement lors d’une votation populaire. Tu l’aurais mauvaise aussi non ?
Mais Josef est un chevalier, un Don quichotte qui vole au secours de la veuve et l’orphelin. Quel homme ! Même sans moustache, quelle héroïque virilité il dégage, vous trouvez pas?
S’est-on simplement demandé la chose essentielle, et son corollaire :
Combien a-t-il personnellement économisé fiscalement depuis son déménagement ?
Et par conséquent combien fait-il perdre de rentrées fiscales indispensables à ses ex « concitoyennes et concitoyens » du canton de Vaud ?
La question ne mérite-t-elle pas d’être posée, par quelqu’un de plus compétent que moi pour estimer tout ça ?
C’est juste une question en fait… tout aussi vaine et inutile que les autres…
Une chose est sûre, il fait parler de lui, et ça, il adore. On le voit dans le jaune de son sourire onctueux, si suave que le haut le cœur n’est pas loin. Et dire que j’en parle aussi. Et qu’en plus je ne peux pas ne pas voter pour lui…
J’ai raté une occasion de me taire, on dirait.
Je crois que je vais m’exiler à Obwald. Il y fait beau et c’est une petite ville pleine de charme.
Si, si, c’est Josef qui l’y a dit…
« Humeur » pipée, par Arpenteur, barbier depuis 1971