Hep taxi !

Publié le par Arpenteur

Les taxis genevois (vous savez, Genève, la ville des droits de l’homme (a contrario, pas de la femme ?), du jet d’eau, et du foot (non, non, je déconne)) refusent de prendre en charge les femmes enceintes pour les emmener à l’hôpital. Si, si, c'est même ici...

Ce serait en effet dommage de perdre les eaux sur les sièges en cuir de la Mercedes, ou de les griffer sous la douleur d’une contraction. 

Mais alors comment doit faire une femme qui n’a pas de voiture, ni personne pour la conduire, et qui espère bêtement accoucher à l’hôpital en ce début de XXIème siècle ? 

Prendre le bus ? Oui, pourquoi pas, mais cela pose quelques problèmes. Il lui faut d’abord avoir un abonnement, ou de la monnaie pour prendre un billet à l’automate. Il est douteux qu’on la laisse prendre le bus sans ticket. Non mais, faut pas exagérer non plus. Ensuite, il lui faut changer plusieurs fois de ligne suivant les cas, en espérant ne pas rater le bon arrêt, trop occupée à insulter l’heureux papa (elle a mal quand même à cause de ce connard, et « en plus tu comprends rien, casse-toi ! dégage ! lâche ma main je peux plus souffler ! tu pourrais au moins me tenir là main ! t’en a rien à foutre, t’es qu’un salaud»), allongée sur le sol en train de faire le petit chien. Et les bus c’est sans doute interdit aux chiens. Mauvaise solution.

Y aller à pied ? Personnellement, je n’ai jamais accouché, et je ne pense pas le faire un jour, pour d’évidentes raisons anatomiques, mais je pense qu’il est délicat de traverser une ville à pied, la nuit (ben oui, Loi de Murphy No 2371 : « quand on se rend à l’hôpital à pied pour accoucher, c’est toujours en pleine nuit et l’hiver »), tout en serrant les fesses, pour éviter d’entendre le premier cri de son enfant sur le pont du Mont-Blanc. Et la malheureuse risquerait encore de se faire inquiéter par la maréchaussée, pour exhibitionnisme (une femme les jambes écartées et un enfant nu en pleine rue dans la joviale cité de Calvin, non, cela ne se fait pas). Mauvaise solution. 

Même problème pour le vélo, dont l’avantage notoire est qu’il faut moins serrer les fesses. Mais cela reste un effort physique conséquent, qui empêche de faire les exercices de respiration bien comme il faut comme la dame l’a expliqué aux cours. Mauvaise solution. 

Finalement, le seul moyen pour une femme genevoise d’éviter d’accoucher chez elle ou dans la rue, est de ne jamais, mais alors jamais, oublier la pilule. 

Et dire qu’on se plaint de la baisse de la natalité en Suisse… 

« Humeur » gynécologique, par Arpenteur, démographe depuis 1971

Publié dans Humeur

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E
<br /> <br /> né, pas naît !! pardon ! <br /> <br /> <br /> Népalais. Né pané (comme les escalopes). Nez pas laid. <br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Si un bébé naît dans un bus genevois, obtient-il une carte d'abonnement à vie pour les TGP ? Dans ce cas, ça peut être intéressant d'oublier sa pilule. Ou pas. <br /> <br /> <br /> <br />
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M
Tu sembles pourtant bien documenté mais n'y aurait-il que Genève en Suisse ? Quant à en faire un vrai plaisir ...
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M
COMMENT ?<br /> Tous les bébés Suisses ne naissent pas dans des cliniques privées avec la télé cablée dans toutes les chambres individuelles avec jakuzzi ?<br /> tu m'étonnes un peu là !!
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G
Un bon sac poubelle M-Budget de 30 litres accroché sous le bassin et l'accouchement devient un vrai plaisir, quelque soit l'endroit où madame se trouve.<br /> A chaque problème sa solution.<br />  
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