Serial killer

Publié le par Arpenteur

Je commence par observer. Longuement. Je regarde le groupe, puis j’en choisis un. Je m’arrange pour l’isoler, puis je l’emmène. 

Chez moi, loin des siens. A la cave, dans le noir. Je ne le nourris pas. A quoi bon. 

J’attends l’envie. 

On en parle à la télévision. Dans la presse. Je m’en délecte. 

Et puis un jour, ça me prend. Très vite souvent. 

Il faut que je le fasse. Plus rien ne peut me retenir. Son heure est venue. 

Je vais le chercher. Il sent que c’est la fin. Ses yeux sont figés. Il ne peut rien dire. 

C’est excitant ce pouvoir. 

Dehors la nuit tombe. Je l’emmène dans la pièce habituelle. Lumière suave. Ca sent la bougie parfumée. J’aime les atmosphères douces. Ca contraste. Ca les rassure. C’en est que plus excitant. 

Près de la fenêtre. Rideaux tirés. Je m'installe à ma place. Toujours là même. 

Concentration et silence. J'aime ces moments de solitude. 

Je commence par l'oreille droite. Toujours. 

Puis la gauche. Toujours. 

Parce qu'il y en a que deux. 

Les cris sont étouffés par le plastic. Je les découpe. 

Lentement, méticuleusement. 

Il ne faut pas gâcher le travail. Se retenir d’aller trop vite. 

Le plaisir vient du temps que l’on prend à jouir du moment. 

Je dépose les oreilles sur le côté, sur un petit sachet. Je vais peut-être les garder. Encore un trophée. 

Puis je le regarde. Sans ses oreilles, il a l'air niais et suppliant. Il a mal. 

Mais je dois finir mon ouvrage. C'est comme ça. J'aime ça. Il n'a pas eu de chance, c'est tout. 

Je lui casse un membre. D'un coup, comme ça. Et je lis la surprise dans ses yeux. Puis un autre.

Je presse son nez, son visage. De plus en plus fort. A lui en faire éclater la tête. Mais pas trop, pas tout de suite. 

Puis, quand dans un craquement elle explose, c’est l’extase. Je reprends lentement mes esprits. Enfin je suis apaisé. 

Et lentement je le dévore. 

C'est sympa Pâques non? 

« Virgule » assassine, par Arpenteur, chocolatier depuis 1971

Publié dans Virgules

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E
<br /> <br /> Les oreilles par deux. C'est une règle. Et en même temps, impossible pour moi de commencer par l'une ou l'autre, parce que ceux que je choisis, (ceux que je préfère, au chocolat blanc), se<br /> présentent hiératiquement de profil, les deux oreilles collées, inséparables. <br /> <br /> <br /> Je ne fais pas dans le Tyson quand je mange un lapin. <br /> <br /> <br /> <br />
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M
Tu sais ménager le suspens, pauvre lapin de Pâques !
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A
Moi je m'attaque toujous aux petites proies. On peut arracher la tête en une fois. J'AIME PAS ATTENDRE.
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J
Personnellement, je commence toujours par l'oreille gauche. C'est comme ça.Je le choisis aussi pour son sourire trop franc, ses grands yeux rieurs, cette surabondance de joie de vivre.Il ne tardera pas à regretter d'avoir été l'élu.Jadis, il pouvait rester séquestré des semaines durant avant que je me décide. Plus le temps passe, moins j'attends de lui faire subir les sévices coutumiers.Mais voilà que ça me prend. Je vais devoir partir en chasse. S'il en reste d'autres, je veux bien les recueillir chez moi.
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