Braguette magique
Aujourd’hui, pour ce deuxième épisode exclusif des « histomatons » qui sont à la science ce que le parmesan est à la fiat 500, à savoir totalement inutiles, je vais vous présenter David. David, c’est le gars au milieu, avec les oreilles qui freinent.
Cette photo a été prise un jeudi, vers 17h04, au 93, Rue Emil Kostadinov à Crapotielles. On y voit David Cau Père et Fils. Peu imaginatif, le père Cau avait prénommé ses deux fils David, comme lui, ce qui compliquait grandement la tâche de sa femme lorsqu’elle appelait quelqu’un pour aller chercher du bois pour le fourneau.
La passion de David, c’était la gaudriole. Fort porté sur la chose, il faisait les enfants directement par deux, mais il trouvait que sa femme n’était pas assez gourmande. Il avait beau la couvrir de fleurs, lui dire des mots doux comme « velours », « sucre », « printemps », « peau de bébé », « marshmallow », et « t’es d’où ? », rien n’y faisait. Claudia n’éprouvait aucune envie de fantaisie. Elle se laissait prendre à l’occasion, comme le lui avait conseillé sa mère, mais David n’était pas dupe, et au lit, il se faisait chier comme un notaire avec une gastro, comme on disait à cette époque.
Le tenancier de l’estaminet où il noyait sa tristesse et ramollissait sa virilité à coup de schnaps lui dit un jour : « vous savez, tous les hommes rêvent d’une grosse cochonne et seuls les porcs en ont une ».
Ceci ne l’aida pas du tout, et il finit par aller essayer d’oublier tout ça à la bibliothèque Philippe Candeloro. C’est là qu’il est tombé sur un vieux grimoire de sorcellerie, qui prétendait qu’une ancestrale recette de saucisse de porc permettait au paysan sans le sou, de faire apparaître du bétail. David eut alors l’idée qui allait bouleverser sa vie au point qu’il se retrouve en photo quelque part dans le millénaire suivant : il allait confectionner des saucisses, et transformer sa femme en grosse cochonne.
Pour ce faire, il alla se réfugier dans l’appentis, et sa femme s’imaginait qu’il allait encore une fois se tirer sur le haricot. Que nenni. David Cau n’était pas végétarien. Il prépara la chair à saucisse en suivant scrupuleusement la vieille recette. Il y ajouta une goutte d’eau bénite, et des grains de framboise pour faire super frime et mettre un peu de couleur.
Il laissa reposer le tout, exposé aux rayons lunaires pendant 5 nuits. Au matin du sixième jour, il se gratta les couilles, et prit un café avec deux sucres. Au soir, c’est avec confiance qu’il offrit ce saucisson miracle à sa chère épouse, qui ravie des nouveaux talents culinaires de son mari avala tout. Pour une fois. Plutôt bon signe.
Au matin du septième jour, David se reposa, avec la satisfaction du devoir accompli. Sa femme était devenue une grosse cochonne. Il passèrent une très crapuleuse grasse (d’où l’origine de l’expression, d’ailleurs) matinée au lit. David avait retrouvé sa braguette magique.
Enchanté de ce nouvel élan dans son couple, David Cau prit rendez-vous chez le photographe du village, le père Radzit, dit aussi Papa Radzit, pour immortaliser cette famille qui faisait sa fierté. Malheureusement, le bonheur fut de courte durée, puisque Claudia Cau disparut mystérieusement fin février lorsque tous ses David Cau Père et Fils, pour déconner, se déguisèrent en magiciens lors du carnaval.
Quelques années plus tard, on retrouva des plaques de lard séchant dans une cave, et on présuma que c’était elle, au vu du bracelet avec lequel elles étaient suspendues au clou planté dans une vieille poutre syrhonnée. Mais c’est probablement une légende.
De Claudia Cau, il ne reste rien d’autre que cette photo.
« Histomaton » boucher, par Arpenteur, magicien depuis 1971
PS oui, bon, je sais... désolé... Mais tu sais pas que c'est la crise ou quoi??