Fêtes passées...
Contrairement à tous les ans, l’an neuf porte enfin bien son nom. Ce qui ne l’empêche toutefois pas de commencer par des douleurs céphalico-gastriques chez bon nombre d’entre vous, et d’entre nous aussi, soyons honnêtes.
Et en ce premier jour d’après l’année passée, je crois que chacun peut se dire avec la fierté du devoir accompli : ça c’est fait…
Les ruées sur les magasins ont fait mentir la crise, qui finalement semble avoir les yeux plus gros que le ventre, et c’est pas peu dire en cette période d’abondante bombance.
Tata Ingrid a adoré sa petite fontaine de salon qui lui rappelle le délicat murmure du ruisseau qui sort de la station d’épuration, et Jean-Sigismond ne se lasse pas de sa nouvelle console de jeu de mime.
Le foie gras était gras, la bûche était longue et crémeuse (hmm petite coquine…), le vin était rouge, les matins furent brumeux malgré le soleil, et deux jours plus tard, tonton Adalbert pouvait enfin aller faire la queue au supermarché pour échanger ce livre sur les plaques d’égouts à travers les âges que lui avait offert sa fille, contre une bonne bouteille de vin blanc sec.
Puis la fondue fut chinoise, le vin fut rouge, les huîtres furent ouvertes, les sms firent les beaux jours des opérateurs, et le décompte est arrivé zéro, presque pile à l’heure où plein de gens ivres se léchaient les joues pour se souhaiter plein de bonnes choses et d’autres encore, tout en renversant du champagne bon marché sur le tapis.
Les matins ont encore été brumeux, les nouvelles peu réjouissantes, et c’est sûr cette fois, ayez confiance, la crise va nous manger par les deux bouts de gras, d’ici à fin mars, voire en avril avec des œufs de Pâques, puisqu’on vous le dit…
Oui, il y a des indices qui ne trompent pas, les Fêtes sont passées… ce qui nous laisse quelques 350 jours de répit, pour essayer de reprendre une vie normale et voir que finalement… rien à changé, sauf le temps qui se fait la malle encore plus vite qu’un lièvre dopé qui aurait le feu au cul…
Alors à quoi bon, puisque de toute façon, dans 365 jours, la fondue sera chinoise, le vin sera rouge, et le matin brumeux…
Santé, bonheur, et Fêtes passées…
« Humeur » nouvelle, par Arpenteur, chronologiste depuis 1971
©photo arpenteur2006 - Budapest