Suisse-Corée à corps et à cris
Le football, c’est aussi une histoire de supporters, pas seulement de pelouse, de pieds et de ballons. Quoique, souvent les supporters prennent leur pied, et des ballons, de blanc. De rouge aussi, des foi(e)s. Mais un supporter, c’est quoi ?
Un corps. De préférence et en immense majorité masculin, et suisse allemand. Tout en rouge et en slogans. Visage rouge à croix blanche, qui transpire la bière, et le rouge et le blanc (le maquillage, pas les vins, c’est en Allemagne quand même). Coiffé de tout et de rien, de rouge et de blanc (les couleurs, pas le vin, c’est en Allemagne quand même). A la main un drapeau, de toute taille et de toute couleur, c’est-à-dire rouge et blanc. Dans l’autre, dans un verre en plastic, une bière (je l’avais dit que c’est en Allemagne quand même, et que c’est en immense majorité masculin, non ?). Bière qui ne peut jamais chauffer, avalée ou renversée, en moins de temps qu’il n’en faut pour citer ce fameux proverbe bavarois « bière qui coule n’amasse pas mousse ».
Un cri. Rauque et répétitif. Un cri plus qu’un chant, un hymne bégayé dans trois langues et en suisse allemand. Des mains qui claquent, des rouges qui marquent. Des « goals » qu’on crie, des gros cons crient. Je crie. Tu cries.
Sur le terrain du rouge du blanc du vert.
Dans les gradins du rouge du blanc de la bière.
Plus de classes sociales, juste des masses joviales.
Le football c’est rien, mais quand il crée ça, c’est mieux que rien et c’est déjà ça…
« Coup d’œil » rouge, par Arpenteur, blanc depuis 1971
(c)photo arpenteur2006