On va le payer...

Publié le par Arpenteur

Il y a quelques semaines, lors d’une de mes rares expériences dans nos chers Chemins de Fer Fédéraux, j’ai eu dans les mains pour la première fois « Le Matin Bleu », qu’on paie même pas. Un journal gratuit que ça s’appelle. Un parmi tant d’autres.

Mais je n’y ai vu ni le « journal », ni, tout bien réfléchi, le « gratuit ».

C’est à faire peur ce qu’il y a là-dedans, et je ne parle pas des titre des articles… Pardon ? ah, ce sont des articles, pas des titres ?… ok, autant pour moi, désolé.

Et ce qui fait surtout peur, c’est qu’il y en a plein les wagons, et que tout le monde le regarde (oui, désolé, je ne peux quand même pas écrire « lire » ici), cautionnant ainsi la désinformation par la non-information sous le couvert d’information. Cette désinformation là on la paiera un jour… Alors ne me faites pas croire que c’est gratuit…

Le « gratuit » ne compte pas les tonnes de papier (et donc d’arbres et d’énergie nécessaires à le produire) gaspillés pour juste quelques minutes de feuilletage, histoire d’avoir l’air au courant autour de la machine à café à la pause. On le paie ce journal, en achetant les produits des annonceurs, qui sans doute doivent augmenter leur marge pour pouvoir s’y payer un espace. Et que dire de l’encre, des efforts pour le produire, le transporter, l’imprimer, le livrer, et l’offrir en pâture à des yeux à peine réveillés, que ne savent pas grand chose avant, et pas beaucoup plus après, et qui surtout, ne veulent pas voir… ni savoir… Et cerise sur la gâteau, des tonnes de déchets…

Mais bon, vu que c’est gratuit, on croit que se ferait vraiment avoir en ne le prenant pas. Prenons, consommons, et réfléchissons dans une prochaine vie.

Dire que des gens meurent pour la liberté de l’information, et qu’ici on applaudit des deux mains (essaie d’applaudir d’une main…) dès qu’on nous en prive ouvertement, tout en se ruant sur le produit de substitution.

Il y a trois non-sens dans tout ça : c’est un journal, c’est gratuit, c’est de l’information.

Les « gratuits », ne les utilisez même pas pour vous torcher les fesses le cul (un peu de racolage pour booster l’audience dans un billet sur ce sujet c’est de bonne guerre, non ?), parce que ça gratte…oui…

« Humeur » gratuite, par Arpenteur, hygièniste depuis 1971

(c)photo arpenteur2006

Publié dans Humeur

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M
Réfractaire à la lecture des journaux (qui salissent les mains et polluent tout - y compris les cerveaux) je me suis contentée dans mes jeunes années de la TSF, puis la télé et maintenant comme ça fait trop de bruit, je lis sur internet, c'est mon attitude "pour sauver la planète". J'ai découvert récemment un "gratuit" de qualité, rempli de Virgules : un délice.
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A
<br /> Merci :-)<br /> Les virgules n'ont pas la prétention de sauver la planète... Mais si elles peuvent provoquer un sourire deci-delà... Elles ont une raison d'être<br /> <br /> <br />
R
(j'ai eu le 20minutes entre les mains hier, je rectifie : les journaux gratuits sont des torchons, sauf éventuellement celui où que je bosse)(et je vais me laver les mains)
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R
C'est pas parce qu'un journal est gratuit qu'il est mauvais. A la base, le gratuit devrait permettre à des gens qui n'en ont pas forcément les moyens d'accéder à l'information, c'est pas forcément une mauvaise chose.Le problème, c'est que les journaux qui marchent le mieux, c'est ceux où les articles sont courts - y a des journaux payants qui font leur une sur un sondage sur les linges de bain, c'est con, c'est pas du journalisme, mais c'est quand même ce journal là qui est le plus lu...(donc, une fois de plus, le problème, c'est les gens)
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S
En même temps, comme on dit souvent par chez nous : "tout ce qui est au-dessus de gratuit, c'est trop cher". Alors du coup, si même ce qui est gratuit nous coûte la peau des fesses, on est pas dans la merde...
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B
Effectivement, je comprends ton point de vue.Deux choses :1) tu devrais décrire dans quel domaine c'était la désinformation (et perso j'en connais un rayon)2) et les magazines (francais) distribués dans le métro, ou à la sortie du métro, même combat ?Pour ma part, je ne pense pas que ce soit le "gratuit" qui soit la cause (si la pub paie tous les frais, apres tout...), c'est la distribution et la lecture plus ou moins forcée dans les trains qui est excessive.Vaste débat. J'espere qu'a la fin, tu l'as pendu avec ton lasso :-)
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