Etat de siège

On peut être d’accord, ou au contraire, être contre, ou même l’inverse.
C’est sans doute fort de cet vision du monde que la municipalité de Nice, a édicté son règlement sur les plages. Quant à la raison de cet arrêté municipal, elle reste bien mystérieuse.
Voulait-on éviter que les plages soient remplies gens à lunettes posés sur leur fesses flasques, qui restent plantés là des années, dont les cheveux qui poussent, blanchissent, voire jaunissent dans la fumée de la pipe, les sandales bien plantées dans les galets, tout en lisant du Kant ou du Voici la branche des lunettes à la bouche?
Ou voulait-on plutôt empêcher les gens de s’asseoir, afin que poussés par la marche qu’impose la station debout, ils, les gens (oui, on peut pas dire quand même « les cons », ce sont eux qui paient les impôts, à Nice aussi) aillent voir plus loin si les galets sont moins gros, et les chaises libres ?
Si l’on suit Audiard (si on le suit c’est déjà qu’il marche non ?), celui qui se lève dans le bus pour laisser sa place à une vieille dame et à son caniche, qui ne lui dira même pas merci, c’est lui le con ? Si elle dit pas merci, oui, surtout qu’en plus maintenant il est debout…
Audiard avait donc raison… Quoique, avec le bus ils finiront par aller tous les deux aussi loin… Mais bon, elle n’a pas dit merci non plus, alors y a pas de raison qu’elle soit mieux considérée… Ou bien ?
Je ne sais plus où j’en suis moi. Faut que je m’asseye un moment.
- Cette chaise est libre ?
- Non ?
- Bon ben tant pis…
« Virgule » de plage, par Arpenteur, marcheur depuis 1971
(c)photo arpenteur2003