Le musée de l'homme

Publié le par Arpenteur

Il y a quelques dizaines de post (oui, ce blog est vieux, et ce post a des ancêtres), j’avais parlé de l’homme « übersexuel », le descendant du métrosexuel, paraît-il. Le métrosexuel, David Abiker, c’est sans doute lui le roi du métro, le définit ainsi :

« Au début, je croyais qu’un métrosexuel, c’était un type qui avait un sexe suffisamment gros pour le montrer dans le RER en déployant tel un albatros, les pans de son imperméable. Je me trompais. Un métrosexuel est un type qui va au salon d’esthétique en plein samedi après-midi parce que ni sa femme ni ses filles n’ont envie de l’emmener voir un match de foot féminin. Voilà la vérité ».

Manuel de survie, au sens propre, de l’homme du vingt-et-unième siècle, « Le Musée de l’Homme » est un mode d’emploi hilarant et indispensable à tout mâle qui envisage de préserver quelques-uns de ses acquis, comme par exemple le droit de planter lui-même les clous dans un mur, quand sa femme a choisi d’y accrocher un tableau. Et le droit de se taper sur les doigts, de s’évanouir de douleur, et de tout oublier.

« Quelques jours plus tard on m’expliquera seulement que j’ai été expédié en urgence à la salle de bain, que sur le chemin, je prononçai des paroles incompréhensibles où il était question de clémence divine, de prostitution, et de la mère d’un ami (bon dieu de bordel de putain de sa mère) ».

L’auteur virevolte avec talent et un humour jubilatoire autour de tous les sujets auxquels l’homme d’aujourd’hui est confronté au quotidien ou presque, entre autre : la grossesse, la chirurgie esthétique, la femme qui travaille, les amies de la femme, les voitures, le bricolage, garder les enfants (ce qui signifie au sens propre, les garder, à savoir les conserver en bon état), les magazines féminins et les bonnets C.

Sans donner une véritable stratégie pour naviguer au travers de ces écueils de la vie qui lui donnent tout son goût, ce livre est toutefois plein de précieux conseils. Par exemple, il paraît qu’il vaut mieux éviter de se comporter avec sa femme comme un mafieux dans un film de gangster :

« Elle m’a regardé droit dans les yeux malgré l’interdiction que je lui en avais faite : "- écoute moi bien mon chéri, si tu refait même semblant de la lever, ta petite mimine, tu te retrouves en slip devant un juge aux affaires familiales, je te liquide ta collection de films mafieux dans le vide-ordures et tu ne me revois plus. Tu m’as comprise, ou tu veux que je te le grave à la lime à ongle sur ton petit bedon grassouillet ?" J’ai baissé la main, pas tranquille. Finalement j’ai dit : « je blaguais ». Ce qui m’a permis d’avoir le dernier mot. »

Ce récit débordant d’amour, je l’ai lu comme une déclaration d’humour…

Un témoignage poignant sur la condition "hommaine". Petit effet secondaire de ce livre : vous risquez de passer pour un con en riant tout seul, au fil de votre lecture.

A ne pas manquer, que vous ayez du poil aux pattes ou un blog de fille…

« Marque-page » désopilant, par Arpenteur, homme moderne depuis 1971

David Abiker, Le musée de l’homme – le fabuleux déclin de l’empire masculin, folio No 4505 ou Editions Michalon

Publié dans Marque-page

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T
C'est un écrivain, Nicole De Buron... et je ne crois pas qu'elle écrit dans une daube de féminins (sorry, hein, je conchie cette presse).En revanche, elle a berçé pas mal de mes WE à la campagne avec les vieux quand j'étais ado. Elle a écrit des livres rigolos mettant en scène des petits bourgeois dépassés par leurs deux filles "Fille Aînée" et "Petite Chérie" dans des bouquins aux titres évocateurs genre, "Qui c'est ce garçon?" ou encore "Chéri, tu m'écoutes?". Tu devrais y aller mettre ton nez, je pense que ça te ferait marrer aussi... Pis rire franchement et sincérement en lisant de la bonne littérature n'est pas si rare, L'Arpenteur. Faut juste prendre n'importe quel livre écrit par Tom Sharpe... et tu te pisse dessus 4 fois plus qu'avec Abiker.
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T
Lu et terminé ce samedi. Mouais, pas mal. Me suis éclatée de rires (pour de vrai sans m'forcer) à certains passages.Bonne lecture de WE quand on veut pas s'prendre la tronche et qu'il flotte dehors comme un samedi de novembre.Juste un bémol à ton avis, si tu me le permets... J'avais souvent le sentiment peu agréable de lire du Nicole De Buron à la sauce "j'ai des couilles et une bite et nous sommes en 2007". Tu vois, c'qu'j'veux dire ou pas? Ou si tu prèféres, juste que parfois quand-même ça se sent dans son écriture qu'Abiker est chroniqueur à Femme Actuelle.Autrement dit : étalage de bourgeoisie, serre-têtes, 4X4, une femme trés belle, bel appart' bien grand dans quartier parisien bobo, enfants adorables et intelligents, vacances au club Med', compte en banque garni... T'vois c'qu'j'pense? C'est rigolo mais ça manque de messages vrais, je trouve. C'est un excellent divertissement, certes (et c'est déjà vachement bien, en ce sens, il a du talent Abiker), mais c'est quand-même trés trés éloigné de l'essai sociologique "et des precieux conseils".Enfin, pour certains de mes potes qui n'sont pas des bobos, ce bouquin leur viendra juste d'une autre planète et ils ne s'y reconnaîtront pas. Je pense que ça méritait d'être souligné.Merci. Une bise, bon WE.
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A
Ravi que tu y aies trouvé un certain plaisir.<br /> Ne lisant pas les magazines féminins, je ne peux pas te dire si c'est une Nicole de Buron déguisée...<br /> Je ne prétendais pas y avoir trouvé un essai sociologique (même s'il est truffé de vérités, d'où les rires, non?), et je le présentais ainsi avec une certaine ironie...<br /> Mais les rires à la lecture furent réels... comme chez toi... et ça c'est déjà énorme, car franchement plutôt rare...
T
Sur tes conseils, je l'ai acheté aujourd'hui. Ce sera ma lecture de week-end... t'as intérêt qu'ce soit à la hauteur de ton alléchante recommandation de lecture.Une bise,
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A
Ben dis donc... Avec tous ceux que j'ai incité à acheter ce livre, David Abiker va faire fortune...<br /> En espérant que vous aurez tous autant de plaisir que moi à le lire...
S
Très belle définition du métrosexuel !!J'ai souri de façon légère mais assez continue en lisant "Le mur des lamentations"... mais je n'ai pas souvenir d'un raccourci aussi percutant.
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A
J'ai bien ri sur ta note, donc je suppose que le livre me fera rire également. Et je soupçonne que mon homme le lira très certainement par la suite. Merci arpenteur pour cette découverte !
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