Beach partie...
Les gens quand ils ne savent pas quoi dire, ils parlent de météo. Et ceux qui sont doués deviennent présentateurs à la télé. D’autre peuvent affirmer des « bien au-dessous des moyennes saisonnières » à la radio, et les plus talentueux disent même « du vent en montagne soufflant parfois modérément ».
Pour meubler un silence, pour ne pas avoir l’air trop con, on parle de la pluie et du beau temps. C’est quand on manque d’imagination. Ce qui n’est pas mon cas.
Mais pour ceux qui n’auraient pas remarqué en regardant dehors, c’est l’été. Si, si, regardez le calendrier avec les petits poussins cromeugnons et la publicité pour la boucherie VonRivaz au logo si sympathique que vous avez reçu par un tout-ménage le 19 décembre dernier.
Juillet.
Si. C’est marqué. Juste au-dessus des chiffres.
Donc c’est l’été.
Réchauffement de la planète, fonte des glaciers, canicule, et tout et tout. C’est sûr qu’avec 12 degrés en plaine, au mois de juillet, les glaciers doivent vraiment avoir la trouille de disparaître sans crier gare, ni même abribus.
Ce réchauffement de la planète, c’est de l’intox, pour pouvoir vendre l’air conditionné en option dans les 4x4. C’est plutôt des pneus neige à clous de 8 chromés dont on risque d’avoir besoin.
Mais 12 degrés ou pas, en juillet, mon corps et mon esprit se mettent en mode mexicain : allons dehors, glandons, buvons des bières en faisant cuire, sur du feu fait main avec du bois sauvage, des animaux décédés prématurément, ou faisons la sieste avachis devant le Tour de France.
Activités qui sont ma foi fort peu compatibles avec la tenue d’un blog super drôle et influent tel que celui-ci. Mais ça, vous l’aurez sans doute constaté de vous-même, petits perspicaces que vous êtes.
De plus, comme vous êtes emmitouflés dans des couvertures à boire du chocolat chaud sur les terrasses au lieu d’être au boulot, je ne vois pas comment vous pourriez me lire avec assiduité, délectation, et discrétion.
Et c’est vraiment dommage, parce qu’il faut bien le reconnaître, la qualité de mes billets ne cesse d’augmenter. Comme la température. (Une de ces propositions est de la propagande pure, biffer selon vos affinités accointances (enfin un mot que l’on ne trouve pas sur tous les skyblogs) politiques, esthétiques, socratiques, ou tout autre mot antique à votre convenance).
Comme la météo me force à porter des moufles plutôt que des palmes, j’ai beaucoup de peine à tapoter sur ce clavier, et mon esprit semble être entré en période de glaciation. Je ne suis pas trop inquiet, car vu le réchauffement climatique dont on rabat mes oreilles engoncées dans un bonnet de laine depuis quelques années, je ne devrais pas tarder à dégeler. Certes, je pourrais aussi aller écrire depuis les sièges chauffants du 4x4 de mon voisin. Mais là, faudrait vraiment que vous deveniez trop impatients, et qu’au large des plages où vous grillez tels des homards alignés en rang d’oignons, défilent des avions tirant des banderoles dont les slogans implorent le retour du soleil dans nos contrées, afin que je retire mes moufles.
Mais pour l’instant, je vais mettre mon bonnet, et déneiger la voiture bosser.
« Virgule » frigorifique, par Arpenteur, estivant depuis 1971
(c)photo arpenteur2004 - islande