A gauche du piquet bleu et à droite du piquet rouge
Ces temps-ci tu vas entendre parler un peu de Vancouver. Vancouver, c’est très à l’ouest d’ici, sur la côte Pacifique de l’état de Colombie-Britannique ou, si tu as un blog de greluche, disons plutôt qu’en sortant du Cop-Copine de la rue Rambuteau en face des Halles à Paris, c’est direct à droite (l'autre main que celle à laquelle tu veux avoir une alliance), et ensuite tout droit pendant 7’935km.
A Vancouver, les soldes sont terminés, mais il y a les Jeux Olympiques d’Hiver…
Les Jeux Olympiques d’hiver, c’est un peu comme les jeux olympiques d’été : globalement, tu t’en fous.
C’est aussi un peu raciste, puisque force est de le constater, le racisme n’épargne malheureusement pas le sport. Par exemple, dans l’équipe de France, il n’y a que des noirs, et dans les Jeux Olympiques d’hiver, il n’y a que des blancs. Mais rien à voir avec l’immigration, l’intégration réussie, l’identité nationale, tout ça tout ça. Non. Là c’est simplement parce que l’élément essentiel des JO d’hiver, c’est le froid…
Du coup ça sélectionne un peu les participants, parce qu’il faut bien reconnaître qu’il n’est pas facile facile de s’entraîner au saut à ski « tremplin K120 » dans la banlieue de Bamako, ni de percer en skeleton ou en luge lorsqu’on est pêcheur de père en fils aux Maldives (le père en fils n’étant pas un poisson tropical… bon ok, je sors).
Du coup, c’est surtout des Norvégiens, des Candiens, des Russes, et quelques autres montagnards Suisses ou Autrichiens qui ramènent des médailles. Enfin, en principe. Et là aussi, chacun sa spécialité ce qui diminue quand même vachement le suspense.
Par exemple, le hollandais est très fort en patinage de vitesse. C’est un peu logique aussi, c’est la seule épreuve dans laquelle la piste est totalement plate. Le patinage de vitesse, c’est un sport où les athlètes se glissent totalement nus (les filles aussi rassure-toi petit pervers) dans une grosse capote à capuche (faudrait pas que les oreilles les ralentissent), afin qu’on voit bien leurs cuisses si gigantesques qu’elles ont dû leur être greffées à partir d’un thorax d’hippopotame. Ils mettent des sabres de samouraïs sous leur chaussures, et se promènent nonchalamment autour de la patinoire pendant des heures, les mains dans le dos, tranquille. C’est pas-sion-nant !
Par contre, si tu n’aimes pas voir des types tourner en rond sur de la glace, tu peux suivre le curling. Et même si tu fais partie de nos néanmoins voisins hexagonaux, tu comprendras facilement les règles, puisqu’en fait le curling c’est comme la pétanque, sauf que la glace, plutôt que d’être dans le pastis, elle est sous les boules. Tu me diras, les boules sont pas très rondes, et à la pétanque la seule qui balaie c’est Ginette quand elle ferme la buvette. Et tu n’aurais pas tort. Là aussi, pas trop de suspense, normalement ce sont les équipes de pays très propres qui gagnent, genre des Scandinaves, ou les Suisses…
Tu veux quelque chose d’un peu plus viril ? Je te propose les compétitions de biathlon. Ca c’est un truc de mec, un vrai : tu dois faire de longues balades dans les bois et un froid glacial, avec un fusil sur le dos, et de temps en temps tu t’arrêtes pour tirer sur des ours très très féroces assoiffés de sang afin de nourrir ta famille sur des cibles qui ne ressemblent même pas à un petit lapin. C’est vrai que ce sport serait un peu moins confidentiel si les concurrents avaient le droit de tirer sur Nikos Aliagas leurs adversaires, sur les journalistes, ou sur le public, mais bon, voilà, le sport est ce qu’il est, et faudra te contenter de cibles toutes simples.
Par contre si tu détestes les armes, tu peux faire pareil sans le fusil. On appelle ça le ski de fond, sans doute parce que les balades sont si longues que tu vas vraiment tout au fond de la forêt. Et à la fin, c’est un norvégien plein de morve gelée qui pendouille sous son menton qui gagne en s’écroulant dans la neige.
Sinon tu as le bobsleigh, qui est un sport où des mecs en lycra brillant s’asseyent dans un suppositoire pour dévaler un tube de glace aussi entortillé qu’un intestin qui a passé 5 jours dans le lavomatic du coin programme ultra long. Mais tu verras, en suppositoire, c’est les Américains, les Allemands ou les Suisses qui vont gagner. Sont très fort en recherche pharmaceutique. Y a bien les Jamaïcains qui avaient essayé un jour (respect, parce que moi je vomis mon goûter rien que d’y penser), mais bon, ils ont fini par se planter… tu me diras, c’est des Jamaïcains aussi, ils préfèrent les plantes naturelles aux suppos…
L’épreuve reine des Jeux Olympiques, à ce qui se dit, c’est la descente de ski alpin. Pour gagner, faut non seulement être d’un pays qui voit la neige de temps en temps, mais en plus il faut que dans ton pays, la neige, elle soit en pente… Du coup, c’est la grosse guéguerre entre les Autrichiens et les Suisses qui se partagent la plupart des médailles. Faut dire que pour se lancer à fond en bas d’une montagne en évitant les piquets rouges et bleus que je sais pas quel abruti plante tout les matins au milieu de la piste, faut en avoir beaucoup dans le pantalon et un peu moins sous le casque…
Les champions du beaucoup dans le pantalon short (en short à la patinoire, n’importe quoi…) et un peu moins sous le casque, ce sont les hockeyeurs, mais je t’en ai déjà parlé j’en suis sûr.
Et si tu ne trouves pas ton bonheur, parmi tout ça tu as encore le ski acrobatique, le snowboard, le skicross, la luge, le patinage artistique, le saut à ski…
Mais le mieux, ce serait encore que tu sortes t’éclater toi-même dans la neige non ?
« Virgule » en tête au deuxième temps intermédiaire, par arpenteur, médaillé depuis 1971
©photo arpenteur2008 – Le Bouveret, Suisse