La Suisse lave plus blanc
Après le blanchiment d’argent, voilà que la Suisse, par le biais de l’Office fédéral de la Santé publique, s’attaque au blanchiment des dents.
Si, je l’ai entendu dans une rediffusion de « A bon entendeur », alors salut.
Le but : protéger des vendeurs de produits qui sont censé blanchir les dents, et qui ont un joli exemple avant-après très crédible sur l’emballage, tous ceux qui veulent avoir un sourire éclatant, et même fluorescent sous la lumière noire, histoire de faire de l’ombre à la nuée de pellicules lumineuses constellant leurs épaules. Faudrait pas que les dents deviennent trop blanches, cela pourrait poser des problèmes si quelqu’un de très heureux conduit la nuit, ou pour dormir la bouche ouverte. Certains de ces produits sont si puissants que cela risque probablement d’éclairer toute la chambre.
Bientôt on va voir débarquer des russes aux lunettes noires avec des valises pleines de dentiers en quête de nouvelle virginité, des cheikhs saoudiens à la recherche du produit permettant de faire apparaître le sourire de leur femme à travers le voile (sourient-elles sous le voile ?), et de trafiquants de tout genre, brosses à dents, peinture, et autres artifices pour uniformiser et banaliser nos sourires.
Le blanchiment de chicots fait presque aussi peur que le blanchiment de lingots.
Le lobby des banques lutte-t-il pour que ses membres restent les seuls blanchisseurs autorisés ici ? Et pourquoi avoir si peur du blanc, dans le pays de Monsieur Propre, et où chaque hiver on se plaint de l’or blanc qui tombe trop tard ?
Alors qu’on a souvent l’impression que dans certains coins de ce pays où même la croix est blanche, c’est plutôt du noir que l’on a peur, sauf sur les chemises…
« Virgule » blanche comme neige, par Arpenteur, dentiste depuis 1971