Comment rester de glace
En ce moment en Suisse, il y a les championnats du monde de hockey sur glace. Le monde du hockey sur glace est très froid, sinon, ce serait du water-polo.
Il se compose principalement de russes, de scandinaves et de nord-américains, qui mettent de la glace dans toutes leurs boissons, sauf dans la bière parce que l’alcool c’est mal (d’ailleurs, ils ne torturent leurs prisonniers qu’avec de l’eau, c’est bien la preuve d’une part que l’alcool c’est mal et d’autre part qu’ils respectent les croyances musulmanes de leur victimes, non mais oh c’est quand même pas des barbares les étazuniens).
Mais revenons à nos glaçons.
Pour jouer au hockey sur glace, il faut une rondelle, une canne, un casque, des cages, une prison et de la glace bien évidemment, et bien froide aussi.
Les joueurs de hockey se composent d’accent canadien, de casque en plastique pour y mettre encore plus de publicité que sur un cycliste (dont les casques ont des trous, quel gaspillage quand même), de patins, et de dents. En principe 5, parfois 6 ou 7 chez les moins bons joueurs.
Au début du match, un joueur déguisé en prisonnier se met au milieu de la patinoire, parce qu’il se la pète un peu. Il est beaucoup plus maigre que les autres et pour montrer qu’il n’a pas peur, il jette très fort la rondelle sur la glace (sans doute essaie-t-il de la briser pour mettre un peu d’ambiance, on ne sait pas trop, en fait).
Les joueurs, peu coutumiers de tels gestes de violence tout à fait inadéquats dans une enceinte sportive autre qu’un stade de football,. se précipitent sur la rondelle et essaient de l’attraper avec leur canne pour vérifier si elle n’a pas été malencontreusement ébréchée.
Mais essayez d’attraper une rondelle de caoutchouc sur de la glace. C’est comme récupérer une savonnette dans la douche : on finit toujours par s’écraser la gueule contre la vitre en tombant. Raison pour laquelle ces lopettes de hockeyeurs ont un casque, des gants, des coudières, des genouillères, des couillières, et des dentières dentiers.
Le seul moyen de récupérer la rondelle que ce con d’arbitre a jeté par glace, c’est de la bloquer dans un coin. Mais, comme l’inventeur du hockey était un gros niaiseur avec une chemise à carreaux et un chatoyant accent de Taddoussac, les patinoires n’ont pas de coins.
Dès lors, pas d’autre solution que d’essayer de lancer cette fichue rondelle dans une des deux cages pour enfin l’immobiliser. C’est là que se trouve un petit malin qui a compris que le meilleur moyen d’attraper la rondelle est de se poster devant la cage, puisque tout le monde va essayer de l’y mettre. Afin d’augmenter ses chances, il s’est fait faire des gants spéciaux, et a mis une grille devant son visage (je vous avais dit qu’il était plus malin que les autres).
Au bout d’un moment, cette saloperie de rondelle insaisissable énerve tout le monde. Le hockeyeur, souvent un peu soupe au lait, enlève alors ses gants, et tape très fort à mains nues sur le casque de son adversaire, qui jette alors lui aussi ses gants par glace, car il n’a pas l’intention de se laisser faire devant tout le monde.
Tous deux (ou tous quatre ou tous dix) finissent par se rouler sur la glace de rage avec le maillot tellement relevé qu’on ne voit plus très bien les publicité des sponsors.
C’est alors que le type déguisé en prisonnier s’approche de la bagarre, et leur dit qu’ils vont prendre froid s’ils continuent, et qu’ils feraient bien de remettre leur maillot en place parce que tout le monde voit que leurs muscles sont des imitations en plastique, et leur ordonne de ramasser leurs gants.
Puis il les envoie en prison pour réfléchir à leur étrange comportement. Parce que quand même, frapper à mains nues sur un casque alors qu’on aurait pu garder ses gants, ça mérite réflexion. Les joueurs en cause s’installent alors sur un banc tous seuls derrière une vitre, pour que tout le public puisse se foutre de leur gueule. Tête baissée, ils repensent, avec amertume et une gourde, à leurs actes inconsidérés, tout en crachant du sang par terre.
Au bout de deux minutes (le hockeyeur ne peut pas réfléchir plus longtemps, c’est scientifiquement prouvé), le prisonnier les libère, et ils ont une nouvelle chance s’essayer d’attraper cette rondelle.
A coups de body-check, de power play, de ligne bleue, et de crosse (nom québécois pour dire la canne), ils finissent par mettre la rondelle dans la cage et la lumière rouge s’allume.
Le public et la moitié des joueurs sont fous de joie, car c’est très joli. Pour éviter que ceux qui n’ont pas réussi à attraper la rondelle ne se mettent à bouder, ce con d’arbitre, au lieu de leur payer une glace, retourne au centre de la patinoire, et relance la rondelle entre leurs patins…
Alors évidemment, tout recommence, jusqu’à ce que quelqu’un se décide enfin à actionner une sirène. Tout le monde croit alors à un incendie, que la glace va fondre, et de peur se noyer, quitte la patinoire…
Et à la fin, ce sont les russes qui ont gagné.
« Virgule » en deux minutes, par arpenteur, glaciologue depuis un bon moment
(c)photo arpenteur2006 -
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